Les différentes propositions plastiques pour cette exposition mettent en relation les tableaux circulaires rouge, noir, gris, et des dessins originaux à la craie blanche sur tableaux noirs d’images médiatiques. Ces dessins en négatifs sont photographiés par un système numérique et agrandis sur papier calque.
Que montre les tableaux de Jean-Pierre MORAND
Ce n’est pas tant quelque chose qui se résout dans la production d’une forme déterminée mais qui est suspendue dans un mouvement
La structure du tableau fonctionne comme un organisme sur un fond monochrome de couleur, dans un mouvement concentrique, sur un châssis de forme circulaire
Une pluralité d’actions et de couleurs, pluralité rassemblée dans une contrainte de limites, cette pluralité meut le regard dans des différenciations visuelles
Le tableau se présente par touches et couches successives, invisibles mais constitutives des conditions nécessaires à l’apparaître iconologique
Il s’agit de parvenir à donner la sensation d’un rythme, d’une dynamique dont le mouvement même est ouvrant
C’est une peinture en mouvement suspendu, le tableau devient un lieu de suspension
Avec le tableau, c’est le mouvement vivant qui se met en place, une vision rapide, accélérée, matérialisée
Le tableau respire par dilatation des actions et concentration des actions
L’absence de composition dynamise la surface où couleurs et actions sont rassemblées dans un élan vital
La couleur donne lieu à la matière, marque le lieu entre topologie et cromaticité
Les masses picturales entre-aperçues deviennent une masse d’impression sensuelle qui remplace toute définition de la forme
Le phénomène du peint est concentré sur le lieu de la peinture, cette concentration provoque un renforcement de l’objet
Le tableau centre le regard et ouvre un monde de visibilité
On ne peut s’en approcher que par appropriation et éprouvement
L’action posée par la matière picturale est réelle
Le tableau ne représente rien, il intègre et absorbe toutes les abstractions intellectuelles, tous les trompes l’oeil, toutes les illusions, tous les écrans, toutes les images par sa présence d’objet
Le tableau est liberté